E una poesia ou Nous ferons toujours des mains négatives

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Par Catherine Bareau, 2006

super 8, 4 min, sonore.

Film réalisé pour Krash40, quarante cinéastes pour les dernières pellicules super 8 en Kodachrome 40.

« L’incroyable relief des choses dans l’air aujourd’hui encore touche le cœur. Quant à moi, je crois qu’un arbre, un rocher se profilant sur le ciel furent des dieux dès le commencement. » (Pavese cité par Straub et Huillet à propos de leur film Ces rencontres avec eux).

L’image.
Au vingtième siècle, quelqu’un a peint une main négative dans un sous-bois. Le soleil l’éclaire.

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Le son.
Dans La Ricotta, à un journaliste qui l’interroge sur le cinéma, le cinéaste (interprété par Orson Welles) répond en lisant ce poème de Pasolini :

« Je suis une force du passé. À la tradition seule va mon amour. Je viens des ruines, des églises, des retables, des bourgs abandonnés sur les Appennins ou les Préalpes, là où ont vécu mes frères. J’erre sur la Tuscolane comme un fou, sur l’Appienne comme un chien sans maître où je regarde les crépuscules, les matins sur Rome, la Ciociaria, le monde, tels les premiers actes de l’Après-Histoire auxquels j’assiste, par privilège d’état civil, du bord extrême d’un âge enseveli. Monstrueux est l’homme né des entrailles d’une morte. Et moi, fœtus adulte, plus moderne que tous les modernes, je rôde en quête de frères qui ne sont plus. »

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